Les 8 ET 9 mars 2010 – ATHENES
Nous voilà de retour en GRECE, et nous commençons par une visite rapide d’Athènes.
Les actualités françaises nous annonçaient grèves et manifestations, mais nous n’avons rien vu, par contre les personnes avec qui nous avons pu échanger quelques propos au sujet de la situation financière grecque nous ont paru très soucieuses et résignées. « Tout cela est la faute de l’entrée dans la zone Euro » affirment-elles ?
Nous commençons par la visite de l’Acropole, et bien sûr nous sommes émerveillés par la grandeur du site. Celui-ci est en perpétuelle rénovation et les échafaudages gâchent un peu la somptuosité des monuments.
Le musée de l’Acropole est récent et intéressant, mais nous le trouvons moins captivant que le musée de Olympie.
Nous déambulons ensuite dans les vieux quartiers autour de l’Acropole qui sont très colorés et très fréquentés puis dans les quartiers résidentiels vers le palais présidentiel.
Du 10 au 21 mars – GOUVIA (ILE DE CORFOU)
Nous atterrissons à Corfou sous un déluge et nous pensons vraiment que la vie s’acharne contre nous et que nous serons condamnés à subir la pluie tout au long du séjour en Grèce, mais heureusement, dès le surlendemain nous sommes sous un soleil printanier qui va nous permettre de faire l’antifouling de Fleur de Lune et remettre le bateau à l’eau à la date prévue.
Nous avons été particulièrement satisfaits de retrouver notre voilier très sec à l’intérieur, sans aucune moisissure et nous n’avons eu besoin d’huile de coude que pour le nettoyage extérieur car une pellicule de terre rouge (certainement amenée par les vents d’Afrique) recouvrait le tout.
Nous en profitons pour faire une dernière visite de Corfou, sous le soleil, pour regarder les matchs de rugby du tournoi des 6 nations. Nous étions un peu seuls pour fêter la victoire française !!!!
Et nous sommes prêts pour le départ.
Du 22 au 25 mars – GOUVIA – RIPOSTO ( SICILE)
Une semaine de temps calme annoncé par la météo prise sur les fichiers GRIB ; nous appareillons.
Nous avions prévu une halte sur l’île de Othoni, dernière île grecque avant le passage en Italie, nous nous présentons le soir devant le port où nous devions mouiller, mais une houle venant du sud-ouest nous fait dire que nous allons très mal dormir, alors nous décidons de continuer directement sur CROTONE sans faire la halte prévue à Santa Maria de Luca, le talon de la botte italienne.
Première navigation et première nuit en mer après une longue interruption, un peu d’appréhension, mais il y a pas peu de vent. En début de nuit la lueur d’un petit quartier de lune nous accompagne, mais lorsque vers 1heure du matin celle-ci se couche nous avons une nuit d’encre, sans étoiles car brumeux, et cela est un peu angoissant car nous n’y voyons rien même pas l’étrave du bateau !!! Le vent s’est levé à 12Nds et à chaque vague, Fleur de Lune plonge dans un grand trou noir. Il est grand temps que nous reprenions l’habitude de naviguer la nuit.
Nous ne passerons qu’une soirée à Crotone car le créneau météo nous permet d’atteindre la Sicile aisément dans deux jours et que nous connaissons Crotone pour y être passé au voyage aller.
Notre deuxième nuit vers RIPOSTO est identique : nuit sans lune, exceptionnellement noire ; seules les lueurs du cap Sportivento nous tiennent compagnie. Nous tirons des bords contre le vent pendant toute la nuit mais un courant imprévu nous porte dans la bonne direction, au sud ouest, comme sur un tapis roulant. Au fur et à mesure que nous approchons du Cap à la pointe Sud Ouest de l’Italie continentale, le trafic maritime s’intensifie : beaucoup de navires de charge qui vont vers Messine ou en sortent ; nous n’avons aucune difficulté pour rester éveillés dans ces conditions après 24 heures de mer ; le système AIS et l’activécho nous sont d’une utilité extrême et sécurise notre navigation. Le cap est franchi vers 5h du matin et nous filons tout droit vers Riposto, en Sicile avec encore 70milles nautiques à parcourir sous un ciel couvert, gris, presque breton ; il manque seulement le crachin de chez nous …Nous arrivons au port sous une brume épaisse qui ne nous laisse même pas apercevoir l’Etna alors que nous rêvions de le voir enneigé.
Nous retrouvons une petite ville sicilienne que nous connaissons déjà pour y avoir fait deux escales lors de notre précédente navigation : la ville est comme noircie par les cendres qui tombent sans cesse du volcan. Ville pauvre, sombre, plus ou moins délabrée. Nous ne l’avions pas regardée sous cet angle lors de notre précédent passage ; c’est probablement le fait qu’aujourd’hui le temps est lui aussi gris.
Conclusion : le poète a raison lorsqu’il a dit dans sa chanson « la misère est moins pénible au soleil »
Du 26 au 30 mars - Visite en SICILE
Lors de notre premier passage nous n’avions pas visité Taormina, cité touristique, c’est chose faite dès le lendemain de notre arrivée.
Nous ne sommes pas déçus. Cette bourgade est construite sur le flanc de la montagne sur quatre niveaux bien distincts Tout en haut « Castel Mola »
avec les vestiges d’un château médiéval, en redescendant nous trouvons une autre forteresse moyenâgeuse et une église, puis un niveau au dessous le théâtre antique et la vieille ville qui sont les deux points névralgiques du tourisme et enfin le niveau de la mer.
Le théâtre grec, contrairement à ceux vus jusqu’à présent a été recouvert de briques sous l’époque romaine.
Cette visite se fait sous la brume et nous ne voyons toujours pas l’ETNA, donc nous décidons le lendemain de nous y rendre pour la deuxième fois.
Plus de brume, spectacle grandiose vu de loin, et très déroutant lorsque nous arrivons au pied, alternance de blanc et noir.
Nous ne pourrons pas prendre le téléphérique car il y a trop de vent, aussi nous commençons l’ascension à pied, nous croisons des skieurs qui glissent sur les parties enneigées et déchaussent sur les parties de lave, c’est un peu surréaliste, mais que « la montagne est belle ».
Tellement belle avec ses nuages effilochés qu’elle nous envoie, dès le soleil couché, un vent dit « catabatique » de 40 nœuds qui nous chahute dans le port ; et nous voilà de nouveau à tendre les amarres et nous éloigner du quai – nous nous attendons au pire, mais une heure après grand calme – c’est çà la Méditerranée !!!
Nous n’avons pas les vents portants favorables pour passer le détroit de Messine, alors nous allons visiter CATANIA, ville qui nous rappelle PALERME avec des beaux monuments, des immeubles à l’architecture intéressante qui mettent en évidence la grandeur passée de la cité, mais le tout aujourd’hui abandonné, délabré et sale. Le grand gâchis…
Seuls quelques églises, la cathédrale et le château fort sortent du lot.
Du 31 mars au 2 avril 2010 – Passage du détroit de Messine
Le 31 nous décidons de partir, sous un beau soleil, et une météo convenable. Après une heure de navigation avec le vent portant, subitement nous nous retrouvons avec le vent de face au premier cap et d’une irrégularité épuisante car nous devons réduire la toile, puis dix minutes après tout renvoyer, puis mettre au moteur car plus rien ……., nous avançons péniblement et au deuxième cap, rebelote, mais nous sommes obligés de prendre le foc de brise et deux ris dans la grand voile, il y a 30 nœuds avec le vent contre le courant, cela devient sportif et nous décidons de revenir à Riposto – demain sera un autre jour – et effectivement le lendemain nous repartons et nous rejoignons Reggio de Calabria au moteur – même pas une risée, mais cela nous permet d’admirer une dernière fois l’Etna qui défile derrière un premier plan de collines très verdoyantes, car la Sicile en cette saison offre des paysages aussi verdoyants qu’elle est aride en été. Nous fermons les yeux et nous croyons naviguer au pied des Pyrénées ou en Ecosse.
Nous décidons de ne passer qu’une nuit à Reggio de Calabria,grand fief de la mafia calabraise, car la ville est d’une pauvreté désarmante et le port glauque, au fond d’une zone portuaire et industrielle. Le ressac rentre sans cesse dans ce qui s’appelle ici une marina;
Fleur de Lune ne cesse de rouler au bout de son quai alors qu’il n’y a pas de vent. Nous devons absolument le mettre en sécurité ailleurs avant le prochain coup de chien qui s’annonce.
Le 2 avril nous repartons de Reggio de Calabria pour passer le détroit de Messine et quitter définitivement la mer ionienne pour retrouver la mer tyrrhénienne. Navigation par mer belle et bon vent qui nous amène sur un seul bord de travers à TROPEA qui vaut parait-il une visite approfondie.
A lire dans le numéro d’Avril : les charmes de Tropéa.
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